Sacrée soirée pour Christian volontaire au ravitaillement de Sèvres
Volontaire au marathon pour tous je ne dispose que de deux informations, un horaire et un lieu : samedi 10 août à 19 h 30 ; 33 Grand rue à Sèvres. Je m’y rends à vélo dûment vêtu de mon uniforme de volontaire et de son fameux bob que plusieurs policiers me réclament.
Désolé, il faut désormais compter 300 euros pour l’avoir !
Mon lieu de rendez-vous est le point de ravitaillement du 15 ème km. Nous sommes une bonne cinquantaine de volontaires dont deux membres du club : Luc Largeron, plus bronzé que jamais, et moi. La responsable du site, débordée, ne quitte pas son téléphone. Nous nous organisons dans une forme d’autogestion joyeuse. Les uns se postent aux aliments solides : bananes, fruits secs, gâteaux salés, etc. et préparent les tables, les autres se chargent de l’eau.
Ils remplissent des centaines de gobelets qu’ils disposent sur les tables. Tout est récupérable : l’eau vient du réseau courant, donc pas de bouteilles en plastique, les gobelets seront remis en circuit. On monte aussi des accessoires : paniers de récupération des gobelets, poubelles, etc.
Tout un dispositif est déjà en place : tables, toilettes, connexions aux réseaux, etc.
Nous ne sommes pas trop d’une cinquantaine, tout le monde s’affaire et, comme par magie, chacun trouve un poste utile. Tout est prêt à 21 h alors que le premier athlète est annoncé à 21 h 48. Nous récupérons une collation et nous discutons avec nos voisins, Franciliens pour la plupart, des JOP 2024, bien sûr. Les volontaires ont tous un excellent état d’esprit, disponibles pour toutes les tâches, heureux d’être présents.
A 21 h 50, le premier athlète passe sans s’arrêter, les suivants, très espacés, non plus mais très rapidement le peloton prend de l’épaisseur et les arrêts sont nombreux. Quand le gros des vagues arrive, nous distribuons des gobelets à tour de bras. La captation du gobelet est un moment particulier, surtout quand l’athlète est pressé. Nous les tendons aux coureurs, c’est mieux pour eux et ça évite le désordre sur les tables. Le stock de gobelets que nous avons en réserve commence à s’épuiser mais la vague se tarit un peu avant de reprendre quelques minutes plus tard ; nous accélérons nos mouvements et nous tenons bons. Il n’y aura aucune rupture d’approvisionnement.
Plus le temps passe, plus les athlètes prennent leur temps au stand. Ils et elles sont tous très sympas, ils nous remercient en tant que volontaires et nous les félicitions en leur souhaitant « bonne course ». Le peloton est paritaire femmes-hommes, les étrangers sont très nombreux, les maillots aux couleurs de multiples nationalités s’affichent, on entend parler toutes sortes de langues. Absorbé par ma tâche, j’ai des difficultés à repérer nos Chavillois, ce sont souvent eux qui m’interpellent : Nicolas, Amélie, Iulia, Nathalie, concentrés à l’approche de la montée vers Ville d’Avray.
Pendant plus de deux heures, le flux des athlètes reste intense et l’ambiance toujours aussi sympa mais le public change. Les gens sont désormais pour la plupart des néophytes.
Beaucoup marchent et souffrent de la chaleur. Ils s’attardent aux stands, bavardent.
Heureusement, passé minuit, une certaine fraîcheur monte mais il reste encore 27 km et certains ne pourront pas aller au bout : 4 grands bus se positionnent à l’arrêt, au niveau de notre stand. Ils permettront de faire rentrer tout le monde à Paris, à la fin de la nuit.
Quand les derniers coureurs sont passés, suivis de la voiture de fin de course, nous rangeons les gobelets, jetons la nourriture entamée, regroupons le matériel. C’est rapide. La responsable du stand félicite tout le monde, mission accomplie, applaudissements. Je note qu’au moment de la répartition de certains surplus parmi les volontaires (bananes, pains d’épices, tucs, etc.),
ce n’est pas du tout la ruée. Une petite file est tranquillement organisée, beaucoup ne demandent rien ; j’ai rarement observé un tel désintéressement, ça fait plaisir.
Parmi les volontaires, on en retrouvera certains, bientôt, aux Paralympiques.
Rentrant chez moi, je passe à La Pointe de Chaville, vers 2 h. Il y a encore pas mal de coureurs, de nombreux spectateurs, des policiers détendus. Je m’arrête un bon moment pour profiter encore un peu de la fête, on sent les ondes positives circuler dans l’atmosphère, on a
envie de faire durer le plaisir.
Toute cette excitation m’empêche de trouver le sommeil rapidement. Sommeil qui sera court car l’alarme est mise à 8 h pour aller encourager les féminines dans la côte du Pavé des Gardes…
Ce marathon pour tous a été un moment exceptionnel d’effort, de travail et de joie, individuel
et collectif. Merveilleux !