Le 5 aout c’était la finale olympique du lancer de disque féminin. 12 jeunes femmes d’un gabarit moyen d’1 mètre 90 pour 95Kg allaient s’affronter.

La chambre d’appel finale est une pièce aménagée sommairement pour les accueillir avant leur entrée sur le stade. C’est ici que les dossards s’accrochent et que les dernières consignes sont données par le juge. Pourtant cette pièce d’ordinaire assez vaste semble bien encombrée et bien juste pour l’accueil de 12 championnes d’un tel gabarit, chacune avec un énorme sac qu’il me faut contrôler et dont les contenus mériteraient un article...

Si l’ambiance est sympathique entre les compétitrices, le stress est néanmoins palpable et les aller-retour aux toilettes nombreux. Un de mes rôles est aussi d’accompagner et surveiller les athlètes qui sortent de la chambre d’appel finale jusqu’aux toilettes et de les ramener pour s’assurer qu’ils n’ont aucun contact avec l’extérieur.

Irina Rodrigues, concurrente du Portugal demande à sortir pour se changer. Je l’accompagne jusqu’au devant des toilettes athlètes femmes et attend devant la porte.

Soudain, la porte s’entrouvre et Irina Rodrigues me fait signe de venir. Un peu incrédule, je vérifie que c’est bien à moi qu’elle s’adresse… Pas de doute, je suis seul devant ces toilettes à ce moment. Je pénètre alors dans les toilettes femmes. Irina Rodrigues me montre son dos. Je suis donc devant la musculature d’une athlete approchant les 2 mètres pour 100 Kg. L’accroche de son dossard a déchiré sa combinaison et sa brassière. Visiblement, elle me demande de l’aider. Je me vois donc obligé de plonger ma main dans ce qui reste de la combinaison pour récupérer le dossard, les épingles et démêler le tout… C’est à ce moment que surgit dans les toilettes Marike Steinacker, la concurrente allemande, à peu près du même gabarit…

Elle marque un moment de surprise avant d’éclater de rire devant la scène cocasse qui me voit être pris en sandwich, le bras plongé dans une combinaison déchirée, entre 2 femmes qui me dépassent bien de 20cm et de plusieurs kilos de muscles…

Je me sors de ce moment en balbutiant un « Excuse me, please can you help me », non sans rougir et bien conscient de toute l’ambiguïté de la scène….

Il m’a semblé que je n’ai jamais croisé autant de personnes en ressortant de ces toilettes et que tout le monde me regardait !