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L'Ulta Trail du Mont Blanc (UTMB)
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9 Septembre 2009 - Cor LAFEBER (Membre du bureau)
L'Ulta Trail du Mont Blanc (UTMB)Souvenir d’un UTMB 2009

Chamonix, ambiance un peu cheap, la pasta-party est carrément misérable : après ¾ h de queue, 3 nouilles au fond d’une assiette. Au départ, pas d’hélico, moins de monde qu’en 2008, le soleil est voilé, les animateurs un peu perdu dans leurs commentaires, Vangélis est grippé ! 18H30, je parts le cœur léger, 1ères foulées très intéressantes, moi qui d’habitude mets 1h pour chauffer le moteur. Passage aux Houches et montée à la Charme assez agressive sur les semelles : j’ai 10’ d’avance sur mon chrono (merci les entraînements à Serre Che, le GRM, la 6KD…). Surprise, en haut je n’ai plus d’eau – déjà ! Faut dire qu’il fait bien lourd et je coule comme un bœuf. Je demande ici et là quelques gorgées à des concurrents. 1ère descente – sur St Gervais, je suis bien en forme, mais tient, une légère douleur derrière le genou gauche. Je fume Jean Ro, le pauvre a une douleur à la cuisse. St Gervais, je suis en avance, trop cool. Vers les Contamines, bonne roulade, je gagne encore du temps, mais je paye cher. Obligé de m’arrêter pour prendre un gel, limite hypoglycémie ! Après 5h de course il faut se rendre à l’évidence, je ne suis pas au top : entraîné oui, mais pas reposé – plutôt fatigué. Aucune illusion donc à se faire sur ce genre de parcours, la suite est condamnée si tous les indicateurs ne sont pas au vert. Je comprends que c’est foutu. Je croise Xavier un collègue du bureau qui fait quelques mètres avec moi. A notre Dame de la Gorge, c’est Sylviane et Jean que je rencontre au pire moment ou j’essaye de dévisser mes bâtons salement bloqués : encore un énervement. Je monte sans encombre à la Balme, mais une fois de plus, dois stoper les machines pour récupérer. Plus exactement le moteur marche bien, mais le conducteur est fatigué. Soupe au coin du feu, et reprise vers le col du Bonhomme. Le brouillard s’invite, tout le monde traîne, limite embouteillage, de l’humidité, ça va doucement, je perds mon avance. La descente vers les Chapieux ne sera pas un grand souvenir pour ma vélocité : ma carrosserie a des signes de faiblesses ! Putain, rien ne va cette nuit !

Aux Chapieux, pas de ravito extraordinaire, heureusement des clandés ont mis du taboulé en dehors de la tente officielle. Je fais un petit repas et repars, non sans faire un nouveau stop devant le feu. Il fait nettement plus froid qu’en 2008. Remontée vers la Ceigne et dois m’arrêter pour traiter mes frottements d’entres jambes. Déjà ! En 2008 ils étaient apparus au 80ème kilo, cette année c’est au 50ème ! Heureusement le Nok me fera le plus grand bien, toutes les 3 ou 4h jusqu’à la fin. Merci dieu Nok ! La Ceigne est dans le brouillard et le vent – brouhhh, que ça caille. Le soleil revient pour le Lac Combal, je ne suis pas alerte et dois une fois de plus m’arrêter (trop) longtemps. En repartant, je cours trop peu. Pourtant, je remonte sans difficulté à l’Arrête du Mont Favre. Décidemment, bon moteur, bons cuissots. Fatigué moralement, je m’arrête pour admirer les piliers sud du Mt Blanc – magnifiques. Descente vers Chécrouit – pas d’arrêt, je suis en retard. Continuation vers Courmayeur, descente hyper raide, au final 30’ de retard, il est 11h21.

Je me rends à l’évidence, ce n’est pas mon jour, pas ma course, je n’ai pas de plaisir, sale nuit, donc j’abandonne. Incroyable décision mais c’est comme ça je n’ai pas envie de discuter. Faut dire aussi que la perspective d’un sac lourd m’enchante peu suite à la suppression du sac d’allègement à Champex cette année. Assis, j’attends le regard perdu. Je téléphone à Nico, il suit les affaires par internet, et me dit « super ». Je lui raccroche au nez. Puis je me décide à manger. Finalement, je m’aperçois que j’ai la chance d’être là, que souvent je souhaite partir en montagne, or là j’y suis, sur place : que demander de plus. Je décide donc d’arrêter la course, et de partir me promener sur les sentiers. Au hasard, je prendrai le chemin du TMB, malgré des ampoules (Kess kelles foutent là celles là !), voilà comment contourner un problème.

La montée sur Bertone se passe bien : bien moins chaude qu’en 2008. La traversée vers Bonatti  et Arnuva roule bien – très bien. Je grignote mon retard. Pour une promenade ça va bien, le plaisir revient en force. La montée au grand Col Ferret est très venteuse, nuageuse et fraîche : ça ralenti tout le monde et je n’ai pas de difficulté. A la descente, j’ai du mal de reprendre un rythme honnête et reprend du retard, je dois modérer mes frottements, mon genou, mes ampoules. Entre la Fouly et Praz de Fort je ne ferai pas d’exploit : dommage, c’est tellement roulant, mais j’y vais soft. Pour la montée à Champex-lac j’ai la pêche et me fais respecter en prenant le commandement de la colonne.

Champex, toujours aussi le bordel, et une foule de « civils » qui assistent les coureurs. Autant dire qu’on ne fait pas la même course. « Pour cette nuit mon chéri, tu n’a qu’à prendre cette veste chaude… ». Femmes, maris, enfants, amis viennent avec des valises entières pour ravitailler leur champion ! Quand je pense que moi je me tape tout le kilométrage avec 1 tee-shirt et 2 manches longues. On ne prend pas les mêmes risques ! M’enfin, suffisamment vêtu quand même, je décolle pour Bovine. Toujours aussi longue cette route qui descend. Puis enfin ça monte dans les caillasses. Je vais bien, ça s’avale, je n’ai pas sommeil, curieux. Avant de sortir en haut, on se rhabille sévèrement, la gelée blanche se dépose un peu partout. A la buvette en haut de la côte, c’est l’heure d’un café sous la voie lactée, il est 5h du mat, et je traîne toujours mon retard. Faut dire que je ne me fais pas violence, j’ai confiance en l’avenir et stresse peu sur les barrières horaires. Je connais.

Descente sur Trient, café rapide, et qui revoilà ? Jean Ro. Il m’annonce son affreux voyage : malade depuis 100 km, et rien dans le ventre. Comment fait-il ? On repart ensemble, il titube, moi je me sens bien. Passé le contrôle de Catogne, inversion : lui met le turbo et moi je faiblis sur cette terrible descente (nouveau parcours) : il me faut éclater 2 ampoules aux pieds en marchant, pas le temps de les soigner. Quand on vous dit que l’UTMB est douloureux. A Vallorcine, l’ami Nico et Sarah. Je m’arrête à peine pour faire le plein, il est vrai que je ressens beaucoup moins de fatigue qu’en 2008. L’heure du bilan approche.

Dernière grimpette : la Tête au Vent. Pleine forme, je reprends le commandement d’une colonne, derrière moi 3 américains, puis descente sur Cham. Au final, j’ai beaucoup plus souffert des descentes que des montées, et j’ai nettement mieux profité des 86 derniers kilo. Est-ce à dire qu’il me faut 80 kilo pour me chauffer maintenant ? Enfin, si j’ai mieux performé entre les étapes, j’ai perdu plus de temps aux ravitos. Vases communicants ?

Après 166 km et un déniv de 9400m, j’arrive donc en assez bonne forme en 45h 43’ 24" (contre 45h 19’ en 2008), dans les 50 derniers (38% d’abandon), de quoi en profiter, avec Sylviane, Jean, Nico, Sarah et Jean Ro déjà arrivé. Arrosage à la bière et une question qui me taraude dès le lendemain : jamais 2 sans 3 ??? Et pourtant, même si je j’ai vécu cet UTMB comme un remake (parfois j’avais l’impression d’être passé la semaine d’avant), il n’empêche que c’est vraiment dur - au cas où la 1ère fois je ne l’aurais pas bien senti passé...

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