Noctorientation 2008
Mémoire d'un raideur et de son équipe lors de la Noct'Orientation.
L'an dernier, Agnès, Sophie, Pierre-Yves et moi-même avions fait l'impossible !!
Il faisait -5°C, mais la nuit était belle pour parcourir plus de 40 km dans les bois
en orientation muni d'une carte et de frontales. Ce fut long et froid, mais nous nous
en sommes bien sortie pour cette première expérience....
Cette année, à notre grand regret, Agnès et Sophie ne purent nous accompagner. Mais
à notre grande joie Didier, le mari de Sophie, ainsi que Simon vinrent au pied levé nous
rejoindre pour cette folle aventure d'un soir d'hiver.
Nous sommes le samedi 13 décembre, il est 20h00, nous arrivons au stade d'Antony,
lieu de l'arrivée... Il fait 1°C, il pleut, il neige, le froid sec et le clair de Lune ne
seront pas au rendez-vous cette année. Les règles de ce défi personnel ont changé :
le départ est tenu secret et nous allons prendre un car pour nous y emmené.
21h15 départ en car, pour... Les Haras de Jardy. Facile !! On va jouer à domicile, ça va
rouler comme sur des rails.
3, 2, 1 Top !! Il est 22h08, c'est parti pour un trail de 2km sur le plateau. ça part très vite
devant comme un lièvre. Mais comme on le découvrira dans la nuit, Jean de la Fontaine
avait encore une fois raison : "Rien ne sert de courir ; il faut partir à point"
On récupère la carte et on s'organise pour les première balises. Cette année, c'est
Pierre-Yves qui prend la carte et qui mène la danse. Chacun prend son rôle : Didier,
que je surnomme Gulliver, fera le métrologue. Il mesure la distance en comptant ses pas
pour approcher les balises. 1, 2, 3, ... 88, 89, 90. Stop !! On dirait un chanteur qui donne
le tempo de la chanson. Et pourquoi Gulliver ? Parce que j'ai aussi tenté de compter mes pas pour
mesurer la distance. Mais rien à faire, j'en fais toujours 2 à 3 fois de plus que lui pour la même
distance. Alors dans la nuit, j'ai l'impression qu'un gentil géant courre à coté de moi :)
Quant à Simon, qui s'est demandé pourquoi il était là ; il m'a vite rejoint dans la chasse à
la balise. Une fois le nombre de pas effectué, nous partons en chasse comme deux fox-terriers
cherchant leur proie. ça devrait être facile, elles sont de couleur orange. Mais une timide neige
fait son apparition ainsi qu'un brouillard très épais. Connaître les lieux nous aident, nous passons
près des étangs de Ville d'Avray puis on pique sur le bas de Chaville à travers bois. On remonte
coté rive gauche, passage au dessus de la voie de chemin de fer et direction le centre équestre...
Il est déjà 0h05 quand nous arrivons sur notre terrain de jeu. Nous sommes au pied de la cote
des gardes. On récupère une carte et c'est reparti. Pierre-Yves lit la carte comme sa poche. C'est
un avantage vu le brouillard. Même avec ma frontale qui s'apparente au phare de la Tour Eiffel, je ne
vois rien. Nous sommes au pied de la tour hertzienne, on aurait bien fait quelques gammes, mais le
temps presse et il reste encore du chemin. Le froid, la neige et ce fichu brouillard commencent
sérieusement à nous agacer. Après quelques montées et descentes dans les bois, nous prenons la
direction du cross de la Sablière. La carte n'est pas des plus précises et beaucoup d'équipes vont
jardiner" pour trouver la balise 68. Coup de chance, on tombe dessus. Le flair du fox-terrier. On
enchaîne en direction du pont Colbert près de Versailles. Passage sous l'A86 et hop nouvelle carte.
Je me colle à la lecture pour quelques balises. Il est 1h30 et c'est le coup de pompe général. Simon
ne m'accompagne plus sur les balises, Pierre-Yves traîne un peu dans la côte et Gulliver ne chante plus.
Quant à moi, je rigole bêtement parce que je suis aussi fatigué. Cela fait déjà 3h30 que l'on courre...
On arrive derrière la cour Roland. D'ailleurs, je ne sais même pas si c'est derrière, devant, au dessus
ou en dessous. On ne voit plus RIEN !!! Il n'y a que de la purée de pois ici. Didier prend le chemin direct
par la route et on fixe un rdv près du poney-club. Nous trois, partons à la recherche de quelques balises
bien cachées. Le terrain est laminé par les sangliers. C'est tout frais, ils ne doivent pas très loin. On
retrouve Didier au poney-club. Pas le temps de discuter, il fait froid, humide et il reste encore des
kilomètres. Une longue étape nous emmène à un passage sous la N118. Il est 3h00, il nous reste encore
1h30 pour ramasser les dernière balises et franchir l'arrivée. Après, les pénalités tombent et il faut jouer
de la stratégie.
C'est reparti pour le dernier tronçon : la forêt de Verrières. Presque 1/2 heure pour trouver
la première balise. Le brouillard ne nous aide pas. A chaque carrefour, il faut vérifier si c'est la bonne
direction. Nous arrivons péniblement sur la seconde balise. On y croise deux drôles d'oiseaux. Ils font
parti de l'organisation, ils n'ont pas de lumière et avance dans le noir. On aurait dit Dupont et Dupond
perdus en ballade. Espérons que depuis, ils soient rentrés !! Mais ils nous rappellent une information
importante : l'heure tourne et il ne reste que 45 min pour rentrer. On abandonne les 5 dernières balises
et on file en direction de l'arrivée. ça sent l'écurie, la sortie des bois se fait rapidement et on arrive à 4h20
à l'arrivée.
Bizarre, il n'y a qu'une équipe présente. Les autres équipes arriveront bien après l'heure buttoir. Et même
si elles ont toute les balises, elles prendront des pénalités. On finit ainsi 2ème en équipe masculine et
4ème au scratch. La course d'orientation est une course stratégique. Notre choix s'est avéré gagnant.
Cordialement,
Corentin Durbach